Non, les actionnaires d’Amazon n’ont pas vu leurs parts se diviser par vingt lundi dernier, à l’ouverture de la bourse de New York. Pourtant, tout laisse à y croire : de 2400 à 120 dollars, l’action du grand groupe de e-commerce a fortement dévissé… sans que sa capitalisation ne suive. Un événement étrange, mais bien connu des marchés financiers en temps de croissance.

Amazon a procédé à ce que l’on nomme dans le jargon “un split”. Comprenez par là, une division de chaque action en plusieurs nouvelles actions distinctes. Pour un investisseur qui possédait 10 actions, qui ont été chacune divisées en 10 actions, il emportera donc la somme de 100 actions après le split. Si chaque action se divise, leur prix aussi. Le meilleur exemple pour le comprendre est d’échanger un billet de 20 euros avec vingt pièce de 1 euro.

L’intérêt d’un “split”

À la fin de l’opération, si les négociations n’ont pas créé une envolée ou une baisse du cours, les investisseurs ne voient donc aucun impact dans leur capital. Le seul but d’un split étant de réduire le prix d’une unité d’action, lorsque celle-ci s’envole trop.

Lorsque les grosses entreprises ne disposent pas de suffisamment d’actions sur les marchés, celles-ci coûtent très cher. À plus de 2000 dollars l’action depuis 2020, Amazon voulait réaliser un split pour permettre aux plus petits investisseurs de pouvoir accéder à ses actions à des prix plus raisonnables.

Si des services comme Trade Republic ou Revolut permettent d’investir dans des fragments d’actions, investir en Bourse sur des brockers traditionnels n’offrent pas la même opportunité et certaines entreprises ne sont pas accessibles aux petits portefeuilles en vue de leur prix.

Prenez le cas de Berkshire Hathaway, la société d’investissement de Warren Buffett. Pour investir dans une action, il faudra investir la somme de 468 400 dollars. C’est en effet le prix de son action, tant il y en a peu sur le marché et que la capitalisation de la société est très grosse (devant Facebook).

Amazon et la bulle internet

Pour en revenir au cas d’Amazon, son split s’est traduit par une augmentation du nombre d’actions de 509 millions à 10,2 milliards. Depuis que la société est entrée en Bourse en 1997, elle aura déjà réalisé 4 opérations de split.

Les trois premiers remontent aux années 1998 et 1999. En effet, les trois ne furent espacés que de 15 mois seulement. À ce moment, Amazon bénéficiait de la bulle internet et le cours de son action s’envolait.

Dans l’actualité des split en Bourse, ces derniers mois, on peut noter celui de Tesla et Apple en 2020 et le projet d’Alphabet (Google), planifié pour la mi-juillet. Selon les bruits de couloir, Tesla de nouveau, mais aussi GameStop seraient intéressés par une opération dans les mois futurs.